Vous avez mis du soleil dans ma vie

La vie est un jardin. Ne jamais laisser les mauvaises herbes prendre le pouvoir

- Et vous dans la mienne  lui ai je répondu.

Tout avait très mal démarré pourtant le matin. Comme le temps, j'étais, maussade,  la couleur dans laquelle je m'étais engoncée, après des déconvenues d'ordre administratif qui vous mettent,  les nerfs en pelotes. Et bientôt la bêtise de certain système,  réussit même à vous mettre hors de vous, en colère contre  vous, le comble.

Ce jour là, j'avais plein de chose à faire. Le midi, je n'ai même pas pris le temps de manger, je voulais tout régler, me débarrasser des choses désagréables, des choses obligatoires.

Quelques aller retour encore l'après-midi, quelques courses. 

Et puis je décide de m'offrir une récompense. Je ne voulais pas rester dans cet état qui ne m'appartenait pas.

 Se récompenser. Ne jamais oublier.

Je m'arrête dans un petit café,  m'installe à une table. Toute la journée je suis restée en mode  actif. Alors une pose, c'est la meilleure chose que je pouvais faire pour estomper la colère encore en moi...
Quand je suis en colère je me dis qu'elle ne m'appartient pas complètement, et qu'après tout je n'ai pas à ramasser les affaires des autres. Il faut vite que je m'en débarrasse et rendre à césar.

 Au cours de cette pose. Je voulais retrouver mes affaires à moi.

Il n'y pas grand monde dans le café. J'attends que l'on vienne prendre ma commande. Les serveurs décontractés discutent entre eux. J'attends. En face de moi, une femme dont je croise le regard. Elle aussi semble vouloir faire une pose. Est-t-elle dans les mêmes dispositions que moi ?
Elle regarde les serveurs, me regarde, je perçois son agacement. Je lui fais un sourire complice. Il n'y a pas besoin de mots parfois pour se comprendre.

Une serveuse s'avance vers moi, je regarde la dame presque gênée, je ne sais si elle est arrivée avant.
Puis après avoir pris ma commande, la serveuse m'apporte mon café et puis prend la commande de la dame.
Est-ce elle ou moi qui ai commencé, je crois bien qu'on avait envie de parler toute les deux.
Elle me dit :
-Ils ne sont pas nombreux pourtant !
J'acquiesce. 
- Oui c'est vrai, mais aujourd'hui, le service... 
Et nous voilà bientôt parties à refaire le monde. Ce qui va, ce qui ne va pas. Est-ce que c'était mieux avant.
Et puis je me dis que je ne suis pas toute seule alors.
Elle est plus jeune que moi pourtant, je lui dis :  "Ce n'est donc pas une histoire d'âge ! Les idées.
- Non ce n'est pas une histoire d'âge. Me dit-elle.
- Moi, je peux aussi bien entamer une discussion avec un enfant de trois, quatre ans, comme avec une personne de quatre vingt dix ans. Je dois avoir mille ans. Lui dis-je. Ce qu'il y a c'est que je suis curieuse, j'aime comprendre les gens, connaitre leur point de vue. J'ai l'impression de m'enrichir, et parfois de mieux me comprendre moi-même après.
- Et moi aussi j'aime partager lorsque je sens les gens disposés

Le temps passe vite et je lui dis : "Bon, il va falloir que je rentre.
elle me dit :
- On va finir par être en retard, mais en tout cas on a oublié notre temps d'attente.
-  Oui c'est vrai j'étais en colère depuis le matin et ne voulais pas rester dans  cette énergie,  continuer à me faire du mal. Merci pour ce moment de partage.

Je prend mes affaires et m'apprête à aller payer quand ma complice me dit : 
"Vous avez ensoleillé ma journée madame.
je lui souris et lui dis :
Et  vous avez ensoleillé la mienne, madame. Vous m'avez fait du bien et la colère est partie. Bonne fin de journée à vous. Et Merci."

Nincha